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Agir à son petit niveau sur une crise internationale : l'association Tous Pour la Syrie (Partie 3)


L'intégration difficile face à un système français politique et administratif complexe


En abordant le thème de l'intégration, je me permets de faire un rappel théorique de la notion d'intégration qui a été définie par Émile Durkheim, dans son livre De la division du travail social. Il définit l'intégration comme un mode d'attachement des personnes constituant la société sur le mode du « vivre ensemble » afin de former une totalité. L'intégration repose sur l'idée de posséder les mêmes droits, mais aussi sur l'idée d’acceptation d'une culture différente de celle de l'idée nationale. C'est une notion porteuse d'espoir, car elle représente généralement le but premier des réfugiés.


En plus des difficultés liées à l'organisation et les moyens insuffisants dont dispose l'association vient donc la question sociologique en matière de mélange des cultures mais surtout d'intégration. Comme je l'ai évoqué, l'association Tous Pour La Syrie veut faire connaître la culture des réfugiés syriens mais aussi celles des autres nationalités qui composent l'association, à la communauté rennaise et ses alentours. Elle tente aussi de lier un dialogue entre une population arrivée récemment et une autre implantée depuis plus longtemps sur notre territoire.


L'intégration par la langue ?


Concernant l'intégration en général, un réfugié syrien devenu bénévole me confie que selon lui, l'intégration passe par la culture et notamment le sport. Les avis sont partagés, une bénévole qui s'occupe des cours de français pense elle que c'est d'abord par la langue. Or, comme me l'explique pendant la collecte un homme arrivé en France il y a quelques années, « le français est l'une des langues les plus compliquées dans le monde avec le russe, l'arabe et le chinois ». C'est un réfugié qui semble avoir touché les bénévoles, il avait auparavant une place importante dans la finance, mais en arrivant en France il a dû aller à l'usine c'est d'ailleurs là qu'il s'est fait très mal au dos. Quand je parle de cette remarque à un autre réfugié, détenteur aujourd'hui d'un doctorat qu'il a obtenu en France, il me déclare que c'est une fausse idée, qu'à part le Japonais et le Chinois toutes les langues sont accessibles. Un autre couple de syriens, ayant fait leur thèse à la faculté de droit de Rennes m'explique, qu'ils ont lu La rivière à l'envers, livre destiné aux collégiens pour apprendre la langue. Ils m'ont d'ailleurs raconté cette histoire du fait que je porte le même prénom que l'un des personnages principaux de l’histoire. Ainsi face aux différents avis concernant l'intégration par la langue, je pense avoir obtenu ma réponse grâce à l'entretien passé avec un professeur de Rennes 2, Philippe Blanchet.


Rencontre avec Philippe Blanchet


Une bénévole m'avait envoyé un article paru dans Ouest France d'un professeur de Rennes 2, Philippe Blanchet, qui parle de la langue française. Il déclare notamment que la langue française n'a pas de complexité particulière. « Mais de manière générale en France, on a une attitude très normative, qui est même très souvent puriste. On augmente le niveau d’exigence par rapport à ce qu’il serait vraiment nécessaire. On dit aux gens qu’il faut apprendre le français, mais qu’il faut le prononcer sans accent, qu’il faut appliquer des normes qui sont souvent des normes littéraires écrites qu’un vrai francophone n’utilise pas dans la vie quotidienne. » Philippe Blanchet fait un rappel à l'histoire de la langue française en remémorant le fait qu'à ses débuts ce « n’est la langue que d’un petit milieu social privilégié autour de la Cour de France. ». Je retiens également cette phrase de lui très intéressante quand il dit : « Le rapport qu’on a à la langue française est un signe de l’intolérance à la diversité. » Il conclut en ce qu'il est nécessaire de cultiver « la bienveillance linguistique ».


Passionnée par cet article, je décide de le contacter et celui-ci accepte de nous faire une réunion via zoom avec les bénévoles du cours de français. Et je lui pose différentes questions concernant l'apprentissage de la langue. Il me rappelle à quel point il est plus simple d'apprendre une langue quand on a grandi avec deux ou plusieurs langues différentes. L’apprentissage sera plus long et compliqué pour quelqu'un qui n’a toujours connu qu’une seule langue, cela favorise d'ailleurs une forme d'ethnocentrisme qui n'est pas souhaitable. Quelqu'un qui a appris plusieurs langues est moins surpris face aux nouveautés que représente une autre par rapport à la sienne. Il me donne l'exemple de l'anglais on voit les enfants qui rigolent quand ils apprennent à dire j'ai faim en anglais qui en le retranscrivant en français veut dire « je suis faim » ou encore dire « une rouge voiture ». Pour lui tout le monde peut apprendre une langue car « la question linguistique n'est pas physique, elle est sociale et cognitive. Sociale car elle demande un rapport aux autres, cognitive en ce que chacun possède les mêmes capacités ». Même si certaines personnes possèdent une partie du cerveau qui est parfois plus active que d'autres en matière de langue, généralement ceux qui ont déjà appris une langue, tout le monde peut apprendre une langue étrangère. Il me précise bien que l'apprentissage d'une langue n'est pas relié à notre niveau d'étude ; « on peut prendre l'exemple de certaines régions d'Afrique où les enfants arrivent à l'école à 6/7 ans et ont pourtant en tête 4 à 5 langues différentes, alors que les parents et eux-mêmes n'étaient jamais allé à l'école auparavant ».


Je pose ensuite la question centrale de l'intégration : est-ce un facteur primordial dans l'intégration culturelle et générale d'un pays d'accueil ? Il me répond négativement, « la langue est la conséquence de l'intégration ». L’intégration passe par la vie sociale et la vie professionnelle, qui crée les conditions et la nécessité de l'apprentissage de la langue. Car en passant par le rapport aux autres, on comprend la nécessité de l'usage de la langue. Pour lui, on fait de la langue la condition primordiale de l'intégration or c'est une erreur, « on ne peut pas apprendre une langue hors contexte. Toutes les études prouvent cela, or on fait de la langue française le symbole d'unité nationale et la clé d'entrée en France ».


Il nous donne quelques conseils ensuite à appliquer dans nos cours. Il insiste sur la nécessité de montrer en quoi la langue est avant tout un besoin pour solliciter la motivation ; par exemple, apprendre à dire au docteur ce qui ne va pas, ou acheter un ticket de bus. La vraie motivation n'est pas que linguistique et relève beaucoup du quotidien. Il casse certains clichés en nous conseillant d'utiliser d'autres langues comme l'anglais pour les aider, c'est une méthode que l'on soutient depuis une vingtaine d'années contre la méthode directe d’immersion qui consiste en cours à ne parler que par la langue enseignée. Or c'est la noyade pour les élèves et c'est pour lui « un dogme à changer ». Il est également important de favoriser les retours positifs en évitant la méthode sanction beaucoup utilisée en France, qui consiste à reprendre les élèves dans leur tournure de phrase. C'est pour lui « comme si en leçon de conduite on devait descendre de la voiture à chaque erreur, le moniteur est là pour accompagner l'élève, en cours de français c'est pareil ». Il faut alors envisager la technique de la reprise reflet, c'est-à-dire réutiliser les mots en s'adressant à la personne tout en reformulant. Il nous conseille également de pratiquer avant tout l'oral car c'est s'imprégner de l'oralité de la langue et apprendre d'abord à le parler.


Il nous rappelle à quel point la langue française à l'écrit est étrange car l'histoire de France fait qu’on l’a complexifié pour éviter aux catégories populaires de la parler. Enfin je retiens la méthode du système inversé de sous-titrage, qu'ils nous a également conseillé, qui consiste à écouter une série dans notre langue et de mettre plutôt en sous-titre la langue en cours d'apprentissage. Cela permet de suivre plus facilement l'histoire tout en étant curieux de la tournure de phrase des sous-titres.


L'intégration par le travail ?


Un réfugié de mon âge pense que c'est par le travail qu'il arrivera à sentir la construction de sa vie dans le pays. Hélas, beaucoup de personnes pourtant hautement qualifiées dans leur pays, arrivent en France sans trouver d'équivalence à leur diplôme. Un homme de 53 ans m'explique qu'il a obtenu un master en arts martiaux qu'il a suivi des formations partout dans le monde comme à Moscou mais également en Allemagne mais malgré sa solide formation et ses nombreuses compétences il ne trouve pas d'équivalence en France à sa formation. Une bénévole m'explique qu'une apprenante dont elle s'est prise d'affection a dû renoncer à ses études d'histoire commencées dans son pays pour faire un CAP petite enfance. Un autre bénévole s'indigne du fait qu'en France la discrimination à l'embauche est très forte. Pour lui, les CV anonymes ne sont pas la solution pour autant car le face à face se fera tôt ou tard, « il faut revoir notre système ».


La question de l'intégration est primordiale car les réfugiés n'ont pas vocation à repartir en Syrie, beaucoup me disent que ce serait repartir une nouvelle fois à zéro. D'autres pensent que la situation en Syrie est trop instable et même si la guerre s'arrête un jour, la paix réelle et l'instauration d'une démocratie prendront trop de temps. Un des réfugiés déclare « C'est mon pays », mais la situation est tellement compliquée qu'envisager un retour possible relève plus du rêve. Beaucoup ont quitté leur famille et leurs amis mais se sont résignés à s'intégrer ici.


Hélas au sein même de la communauté syrienne des tensions surgissent. D'une part pour une affaire politique : certains regrettent la stabilité sous le régime de Bachar Al Assad ce qui ne plaît pas à ceux qui veulent sa destitution. Beaucoup de réfugiés bénévoles de l'association trouvent que beaucoup de Syriens ne font pas d'effort pour s'intégrer ou pour participer aux activités. En organisant une sortie pour visiter Bécherel je m'étonne du peu de réservation des syriens. Les bénévoles durant le conseil d'administration m'expliquent alors que c'est dû aux tensions entre eux, ils se méfient de participer ensemble aux activités. Durant ce CA certains bénévoles s'indignent du fait que beaucoup, une fois leur installation faite, viennent moins aux événements organisés par l'association ou encore qu'on ne les voit plus au cours de français. À cela, une bénévole rétorque qu'ils ont désormais une vie que c'est bien normal de prendre son envol, et qu'on ne doit rien attendre en retour. La population syrienne semble avoir à cœur de s'intégrer, ce sont également des personnes qui donnent beaucoup. Durant chaque sortie d'ailleurs, ils s'installent tous ensemble et mettent en commun leurs plats préparés.


L'intégration des femmes ?


Les femmes syriennes au sein de l'association sont peu présentes et je n’en vois que rarement aux cours de français collectifs. Une bénévole voit cela avec agacement. Selon elle, « elles ne font pas d'efforts pour s'intégrer alors que les propositions à leur égard ne manquent pas ». Une autre bénévole voit quant à elle la situation différemment et légitime l'absence des femmes : les syriens ont une culture familiale forte. Ainsi la femme fait passer généralement l'intérêt de ses enfants et de son mari avant les siens. L'adjoint à la mairie de Rennes me déclare que pour lui l'intégration passe par le fait d'avoir un toit mais également par l'acquisition d'un travail et de la langue française, or généralement ces deux derniers sont à la portée de l'homme plus que de la femme, dans le couple. En plus de la discrimination qu'elles connaissent généralement au travail du fait de leur sexe, elles subissent également l'inégalité de traitement dû à leur arrivée récente en France. C'est donc une double discrimination à laquelle elles doivent faire face, en plus des mauvaises nouvelles qu'elles ont de leur famille laissée en Syrie.


L'intégration des enfants ?


En ce qui concerne les enfants, l'âge est une variable forte pour établir leur intégration. Les enfants de moins de 10 ans s’intègrent généralement plus vite que les adolescents qui ont encore du mal à se remettre des horreurs subies et qui regrettent leur pays. Une étudiante en langue me raconte son expérience dans les cours particuliers qu'elle a donnés, en me racontant que l'adolescent âgé de 15 ans n'avait pas envie d'apprendre la langue alors qu'en assistant à un cours de soutien scolaire d'une enfant de l'association je remarque la rapidité de l'apprentissage, notamment de la conjugaison de la grammaire pourtant compliquée tel que les compléments d’objet. De même en général, les jeunes s'intègrent plus vite que ce soit via l'association qu'à l'extérieur. Au sein de l'association, l'échanges entre les jeunes français et syriens (ou encore membres parlant la langue arabe) les liens amicaux se créent rapidement. Notamment par l'échange linguistique organisé au sein de l'association mais aussi de par les cours de soutien scolaire entre étudiants et bénéficiaires. Ceux-ci, hélas, sont doublement punis par le fait qu'il soit étudiant et en plus arrivé récemment en France ils rencontrent généralement une situation précaire.


L'intégration des parents ?


Mais les parents ont également beaucoup de mal à trouver leur place. Je raconte à mon maître de stage que pour les réservations de la sortie organisée, c'est un enfant qui m'a fait la réservation par téléphone étant donné que les parents ne parlent que l'arabe. Il m'explique alors que généralement les parents sont très vite découragés car ils apprennent deux fois moins vite que leurs enfants. Le problème est qu'ils s'appuient sur les enfants pour les tâches du quotidien, ce qui n'aide pas à apprendre la langue. Il me raconte qu'un réfugié emmène tout le temps son fils pour aller au marché, mais celui-ci devient grand et ne va pas tarder à partir pour ses études. Quand les enfants sont partis les parents contactent généralement les membres de l'association pour tout ce qui est facture téléphonique, papiers administratifs. Un autre membre du CA comprend cette attitude, elle n'est certes pas souhaitable, mais comment faire des reproches à des personnes qui ont été forcés de quitter leur pays, leur entourage et leur culture.


L’intégration par le statut juridique et administratif


L'intégration passe aussi par le statut juridique et administratif. Beaucoup de réfugiés me disent que la première difficulté en arrivant en France vient des démarches administratives. Pour un réfugié : « la complexité des papiers en France engendre une véritable barrière à l'intégration ». Démarches administratives qu'ils font généralement seuls car la Mairie n'a pas de compétence sur ce terrain-là. De même, en rencontrant l'avocate spécialisée dans le droit des étrangers, elle m'explique que les avocats interviennent après la demande quand la personne se retrouve face à un refus. Pourtant obtenir le statut de réfugié est très important que ce soit pour acquérir un certain nombre de droits comme l'accès aux HLM, mais aussi car psychologiquement cette obtention joue sur le quotidien des réfugiés. C'est ce que m'apprennent certains bénévoles du cours de français, certains demandent le statut administratif dans les fiches d’inscription car considèrent que cela a un impact sur l'apprentissage.


Les actions entreprises par la ville de rennes


Entretien avec Frédéric Bourcier, ancien adjoint à la mairie de Rennes


En ce qui concerne la politique d'accueil pour les communes, celle-ci repose sur le volontariat. J'ai la chance d'avoir un entretien avec M.Bourcier, qui à ce moment-là est adjoint à la Mairie de Rennes, délégué à la Solidarité et à la Cohésion Sociale. Concernant la politique d'accueil de Rennes, Nathalie Appéré, au début de son mandat avait d'ailleurs déclaré qu'elle ne voulait plus d'enfants dans la rue. Elle fait également partie des treize maires ayant demandé plus d'aide dans une lettre aux ministres du logement et de l'intérieur.


M.Bourcier m'explique leurs difficultés dans la politique l'accueil, en ce que la commune est au bout du processus, la Mairie ne dispose « d'aucune visibilité, aucune capacité d'anticipation ». Il est difficile pour eux d'anticiper les flux et les aides qu'ils vont recevoir pour gérer les arrivées. La deuxième complication est ensuite de trouver des solutions rapides comme l'organisation de nuitées hôtelières mais aussi faire en sorte que les réfugiés prennent connaissance de leurs droits et aides. De même, la Mairie en matière de travail ne peut pas aider les réfugiés, elle n'a aucune compétence en la matière et n'est pas aidée par l’État. Le problème repose aussi sur le fait que le statut des personnes n'est pas bien défini. Et si celles-ci ne sont pas régularisées, elles ne peuvent pas avoir droit aux logements sociaux. L'accueil consiste alors en grande partie à l'hébergement, « la mise à l'abri », qui peut être dans des lieux privés, mais aussi dans les gymnases en solution provisoire.


Il confirme le fait que Rennes est généralement une ville d'accueil, notamment en ce que s’y trouve le siège de préfecture, primordial pour les personnes qui souhaitent obtenir leur papier. Le problème est que les grandes villes subissent une forme de pression, beaucoup de personnes pensent que toute la responsabilité de l'accueil repose sur les Mairie des métropoles. La ville de Rennes attire également car comme les grandes municipalités, elle dispose de services importants notamment en matière de santé, de service institutionnel mais aussi un tissu associatif important. Rennes est aussi une ville d'engagements catholique et laïque, et donc qui se porte garante de l'accueil, elle a « une posture politique et associative accueillante ». Selon lui, malgré les grandes difficultés que rencontrent les différents acteurs de l'accueil, l'intégration se passe bien.


Beaucoup de bénévoles ont lié une relation forte avec les bénéficiaires de l'association. Une bénévole du cours de français me raconte que son meilleur souvenir est « la connaissance d'une palestinienne qui est devenue ma petite fille d'amitié suite à une idée de ma propre petite fille lors de leur rencontre ». Mais la réciproque est aussi observable. Je remarque le respect et la confiance que vouent les apprenants à une bénévole du cours de français. Certaines disent même que c'est leur seconde maman. Avec elle nous avons d'ailleurs fait la connaissance d'un jeune syrien de 24 ans, amputé des deux jambes qui entend très mal suite aux bombardements. Il n'est pas revenu aux cours de français. Un bénévole m'explique alors sa difficulté due à son audition endommagée. « Il n'arrivait pas à lire sur les lèvres de la bénévole lui faisant cours, certaines personnes sont plus expressives que d'autres au niveau de l'articulation, l'horreur de la guerre n'arrange pas les choses ». Cet épisode m'a marqué. Nous avons tous, je pense, conscience de l’existence de la guerre dans le monde et surtout de l'horreur vécue en Syrie. Mais l'observer au niveau local dans notre quotidien est toujours déstabilisant, surtout face à une personne portant la même jeunesse que nous.


Quant à moi, il m'est difficile de mentionner mon meilleur souvenir. L'expérience a été enrichissante et j'ai beaucoup aimé faire ce stage. Mais le souvenir que je retiens sans doute est celui des cours de français. Les apprenants sont des personnes courageuses avec une soif d'apprentissage. Ce qui m'a sans doute le plus marqué, c'est de voir la déception des apprenants quand ils ont appris que mon stage s'achevait en juillet mais aussi simplement le fait de rire ensemble. C'est comme réussir à faire tomber des barrières que la langue et peut-être aussi la société nous impose. Ces événements sont pour moi le symbole que l'on peut mélanger les cultures par un humour commun tout en échangeant chacun sur notre façon vivre qui reste selon moi et malgré notre nationalité, propre à chacun.


L'association Tous Pour La Syrie est représentative d'une situation humanitaire encore grave et problématique. Et si elle est tangible à l'échelle d'un pays, elle touche en réalité le monde entier du plus grand gouvernement au plus petit citoyen. C'est un fait et une urgence que les bénévoles ont compris, et qu'ils tentent, à leur manière, leur possibilité et leur temps de changer. L'association m'a permis de comprendre la situation et ses conséquences au niveau local, mais aussi les acteurs qui l'entourent. Ils essayent tous ensemble, dotés de leurs compétences propres, de jouer un rôle. Et je peux conclure par le fait que l'association m'aura peut-être appris que finalement non, le monde nous le changerons pas mais à notre petit niveau on peut tout de même tenter de le modifier.


Merci d'avoir bien voulu, par votre lecture, partager ma petite expérience au sein de cette association. J'ai aimé écouter les différents acteurs de cette situation humanitaire. Et la magie d'un témoignage est sans doute lorsque qu'on partage la sensation que le récit est relaté pour nous et uniquement pour nous, simple interlocuteur on nous transforme en récepteur d'un discours, d'un sentiment que l'on nous donne gratuitement. J'ai donc tenté de faire parler les différents acteurs de cette situation humanitaire, en retranscrivant au mieux ce qu'ils m'avaient confié et de la façon la plus neutre possible, même s'il est difficile de faire taire nos sentiments face à certains récits de vie. Je les remercie de m'avoir apporté leur regard, leur opinion et leurs critiques sur la situation et j'espère avoir été pour eux une oreille attentive. Acteur du quotidien, il est peut-être grand temps de vous redonner la parole.


Hannah Leruste


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