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Avatar ou comment amplifier l’éco-anxiété



Avatar: The Way of Water, sorti en décembre 2022, film de James Cameron, n’est pas juste trop long (3h 12), il amplifie aussi l’éco-anxiété.


Avatar 2 (The Way of Water), a été attendu pendant longtemps. Son accueil par le grand public est plutôt favorable grâce à des effets spéciaux à couper le souffle. Cependant, il crée chez certains spectateurs, une sorte de syndrome dépressif post-Avatar.


En effet, le film se passe dans un monde imaginaire appelé Pandora avec pour habitant les Na’vis. Ces êtres bleus sont dans une parfaite communion avec la nature, avec leur environnement. Pandora est un monde d’une beauté époustouflante. Oui, mais comme le dit le psychiatre américain Stephan Quentzel, déjà en 2009 à la sortie du premier Avatar, : “La vraie vie ne sera jamais aussi utopique qu’à l’écran.” De quoi donner un sacré coup de blues. Mais ce côté mélancolique est aujourd'hui beaucoup plus résonnant qu’au premier Avatar, en cause le dérèglement climatique et l’amplification de l’éco-anxiété.


Dans le film, sans spoiler, l’être humain veut faire de Pandora sa nouvelle maison, car il a détruit la première. L’être humain est dans le film synonyme de destruction, de chaos face à un monde harmonieux qui subit, et qui ne semble pas capable de réellement faire face à la menace. Difficile de ne pas faire un parallèle avec l’actualité environnementale, avec notre réalité. Cette réalité, de destruction de notre propre habitat, a conduit à l’apparition d’un nouveau sentiment, conceptualisé par Véronique Lapaige en 1996 : l’éco-anxiété.


L’éco-anxiété, c’est l’anxiété qui se crée face au dérèglement climatique. Une difficulté à se projeter dans un avenir, qui ne se perçoit qu’avec une teinte de plus en plus sombre. Cette anxiété, qui a du mal à ne pas se justifier, apparaît de plus en plus chez les jeunes de 20-30 ans. Ces jeunes remettent en question leur projet de vie, notamment celui d’avoir des enfants. Cette éco-anxiété peut amener parfois jusqu’à la dépression, un arrêt total de sa vie, une incapacité d’avancer dans un monde qui nous paraît à l’aube de sa fin. Si jamais la peur de l’avenir, l’éco-anxiété vous paralyse à ce point, aller voir un psychiatre ou un psychologue peut aider à relativiser, à retourner dans le temps présent.


L'éco-anxiété peut devenir un moteur, amener à changer de vie, de projet, à se bouger pour un avenir meilleur. L’éco-anxiété, c’est aussi la colère face à des autorités publiques, que beaucoup d'anxieux trouvent inefficaces et parfois irresponsables. La solution que certains ont trouvé, c'est d'agir dans leur mode de vie comme manger moins de viande. Certains voient la pédagogie comme une autre façon d'agir, que ce soit autour de son entourage ou dans des écoles via des associations. C’est notamment, le cas de l’association Clim’Actions Bretagne, avec le programme Watty à l’école, un programme qui permet de sensibiliser les élèves de maternelle et de primaire au développement durable. Un programme qui est d’ailleurs labellisé par le Ministère de la Transition énergétique.


Seulement, même agir au sein d’une association peut faire déchanter. Une association, c'est un organisme vivant avec plein de personnalités différentes, qui n’ont pas forcément la même vision sur le réel objectif de l’association ou la façon d’atteindre l’objectif. Cela peut redonner un sentiment de frustration et retomber dans une éco-anxiété qui peut parfois mener à la dépression. C’est pourquoi, il ne faut pas oublier de prendre soin de soi, de s’écouter, de se dire qu’on fait de son mieux et d’être dans le moment présent.


En somme, si vous avez peur de tomber dans l’éco-anxiété, regarder Avatar : the Way of Water n’est pas la meilleure idée. Par contre pour appréhender cette éco-anxiété et vivre mieux notre présent qui semble souvent chaotique, lire Comment rester écolo sans finir dépressif de Laure Noualhat semble une bonne solution.


Clarisse Segaud

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