J'ai sur le bas de mon ventre une cicatrice vieille de plusieurs millénaires
Quand l'haleine fétide des chiens du métro
Fait tirer en moi la clochette d'alarme
toutes femmes de ma lignée agitent en moi
toutes celles à qui on a arraché les vêtements,
toutes celles à qui on a déchiré les entrailles
toutes celles qui se sont brûlées dans la rage qu'elles ne pouvaient hurler
Appuient aujourd'hui de toutes leurs forces contre mon dos alors que je cours je cours pour ne pas mourir
Dans ces souterrains
Dans cette ruelle
Dans cet escalier
Qu'est ce que ce feu qui me brûle
Si ce n'est toutes mes ancêtres qui s'agitent dans mon bas ventre ?
Qu'est ce que cette fierté lorsque j'ose arracher de ma chatte les couteaux que les hommes y ont planté
Si ce n'est celle de mes ancêtres qui n'ont jamais pu le faire ?
Ancêtres chéries
Je sens votre douleur
Je sens votre amour
Et je vous promets d'arracher les queues de tous ceux qui voudront me faire ce qu'on vous a fait.
Cha Toublanc