top of page

L'écume

Dernière mise à jour : 11 oct. 2022




Pareil à un rafiot sur les mers,

J'avance et vais au gré des eaux

Vers un monde sans doute plus beau.

Zéphyr souffle et Euros va se taire,

Les douces vagues se déchaînent,

Et dans leurs sombres entrailles m'entraînent.

Et je coule,

Le soleil au-delà des mers

Me regarde d'un air sincère

Quand la nuit m'entoure.

Je lance tant de cris d'appel

Qui résonnent et qui se mêlent

Au râle de la vie.

Solitaire, je m'enfonce dans la faiblesse.

J'entends tous les cris des corbeaux,

Qui m'attendent au fond de l'eau.

Mon cœur, sombre, s'enfonce dans la détresse,

Il croit déceler les parfums

De ce corps qu'il aimait bien, qui était tien.

Le monde coule,

Ruisselle et abreuve mon cœur,

Est aussi salé que des pleurs,

Et infiltre tout.

Les senteurs flottent autour de moi,

Elles attisent mon émoi

Et je sens déjà :

La mort, froide, qui me fixe

Et qui me remarque,

Comme je suis dans la barque

Qui descend l'effroyable Styx.

Sur la rive les carex

Jaunissent et pâlissent.

Je regrette tes caresses

Et tes yeux sombres comme l'onyx…

Le cœur démoli, corps en morceau,

Je me réveille tout assoupi,

On est déjà aujourd'hui.

Les étoiles s'effondrent sur le monde

Dans cette journée où je suis seul

Je m'enroule, m’endors, dans mon linceul.

Loin j'irai,

À la recherche des lèvres,

Douces et au goût de miel,

Que je toucherai.

Caresser des yeux tout ce corps

Qui résiste à la mort,

Est parfait sans effort.

Au-delà des monts gelés,

Des plaines enneigées

J'en défierai des hordes

Pour vivre à l'ombre de ce corps.

La mort, froide, qui me fixe

Et qui me remarque,

Comme je suis dans la barque

Qui descend l'effroyable Styx.

Sur la rive les carex

Jaunissent et pâlissent.

Je regrette tes caresses

Et tes yeux sombres comme l'onyx.




Manoah Varsay

21 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page