Cet article s'inscrit dans le cadre de la Semaine Contre le Sexisme ayant eu lieu du 9 au 15 mars 2020.
« Le sexisme désigne l’ensemble des préjugés ou des discriminations basés sur le sexe, ou par extension, sur le genre d’une personne. (…) Dans sa forme extrême, il peut encourager le harcèlement sexuel physique et/ou moral, le viol ou toute autre forme de violence sexuelle ».
Voici la définition du sexisme qu’on peut trouver sur Wikipédia. Je ne vais pas essayer de confirmer ou démentir cette définition car je n’y connais absolument rien. Cet article n’a d’ailleurs pas pour but de vous donner des chiffres ou des faits sur le sexisme, mais plutôt de vous parler du regard qu’ont les hommes sur ce dernier. Je suis un homme et je n’ai pas la prétention de croire que je suis mieux placé pour parler du sexisme que n’importe quelle femme dans ce monde. En revanche, ce dont je peux parler, c’est du regard que nous, hommes, avons sur ce problème omniprésent dans notre société.
Sans que nous en ayons réellement conscience, le sexisme est gravé dans notre quotidien depuis notre tendre enfance : qui peut prétendre ne pas avoir choisi une fille en dernière (et par défaut) dans son équipe de foot/basket/ou tout autre sport ? Je vous rassure mesdames, avec le temps (et non sans de nombreux efforts de votre part) les mentalités se sont améliorées et beaucoup d’hommes considèrent les femmes comme leur égal ; et ce à juste titre. Cependant, cela ne suffit pas messieurs. Le fait de ne pas être sexiste (ou du moins, de croire ne pas l’être) ne fait pas disparaître toutes les inégalités hommes-femmes qui polluent notre air. Ne résumons pas un problème global à notre petite personne, tout ça pour nous donner bonne conscience. Mais d’un autre côté, comment pourrions-nous comprendre ce que les femmes vivent tous les jours ?
Contrairement à Vincent Elbaz dans le très bon film intitulé « Je ne suis pas un homme facile » de Eléonore Pourriat, nous n’avons pas tous l’occasion de découvrir une dimension parallèle dans laquelle l’équilibre des genres est complètement renversé. Par contre, ce que nous pouvons faire c’est nous renseigner, en lisant les nombreux ouvrages ou en regardant les films traitant de ce sujet précis. Si vous n’êtes pas cinéphile, vous n’avez qu’à vous poser ces questions : Avez-vous déjà été sifflés dans la rue, comme un animal ? Avez-vous déjà subi des attouchements dans une foule ? Est-ce que vous vous êtes déjà fait suivre dans la rue sur 100, 300 voir 500m, en vous demandant chaque seconde si vous alliez réussir à atteindre votre porte sans souci ? Est-ce qu’une femme vous a déjà montré son corps, sans votre consentement ? Est-ce qu’on vous a déjà insulté pour avoir refusé des avances ? Est-ce qu’on vous a déjà rendu service en exigeant « quelque chose » en retour, comme si c’était un dû ? Je ne pense pas me tromper en affirmant que la grande majorité des hommes qui lisent cet article n’ont jamais vécu une seule de ces situations. Alors si vous voulez essayer de comprendre, ou au moins d’ouvrir les yeux, posez ces mêmes questions à votre mère, votre sœur, votre fille, votre meilleure amie ou à votre copine ; elles auront sûrement quelques horribles anecdotes à vous raconter.
On dit que pour comprendre ce qu’est le grand amour, il faut le vivre. Je pense qu’il en est de même pour le sexisme : nous n’y connaissons absolument rien. Alors ne donnons pas notre avis sur la question, sans avoir aucun élément de réponse. A la place, nous devrions tous commencer à écouter, à respecter et à soutenir.
Pierre Le Tallec